A l’issue d’un travail de 18 mois, les députés européens ont voté un projet qui va apporter s’il est validé des modifications aux rêgles d’étiquettage des produits alimentaires.
L’idée générale est d’aller vers plus d’information et de transparence en indiquant par exemple systématiquement la valeur énergétique, la quantité de lipides, d’acides gras saturés, de glucides, de sucre et de sel mais aussi les quantités de protéines, fibres et acides gras ou encore le pays d’origine.
Jusque là, rien de très nouveau ni original. On pourrait même y être favorable modulo le fait qu’il va falloir à tous les producteurs refaire leurs étiquettes d’ici au maximum 5 ans et que l’ajout de toutes ces informations ne va pas forcément faciliter la lisibilité des emballages. A quand d’ailleurs, un simple lien sur les paquets renvoyant à un site internet pour avoir toute l’information ?
Mais certains experts craignent que cette proposition du Parlement Européen loi ne s’accompagne d’interdictions de publicité pour certains produits jugés trop riche en sucre ou en graisse. Dans le principe, l’idée est de lutter contre l’obésité et c’est très bien mais en pratique, il serait bête de déclarer ainsi la guerre à des familles d’aliments. Oui les confitures sont riches en sucres (pès de 50%), oui, les charcuteries ou les fromages sont riches en matières grasses… pourtant ce ne sont pas les charcuteries, le fromage ou les confitures qui sont mauvaises mais leurs excès… et c’est le cas pour de nombreux aliments. Même l’eau ! Boire plusieurs litres d’eau (au delà de 3) dans une même journée n’est pas bon pour la santé voire peut avoir des effets graves.
Alors je pense qu’il faut se garder d’une réponse simpliste (interdiction de publicité et diabolisation de certains produits) à un problème complexe. Bien Manger est aussi une question d’éducation et d’apprentissage. Il faut apprendre à aimer différents aliments et à les consommer aux justes proportions.
Et puisque je parle d’étiquetage dans ce billet, je terminerai en regrettant les interdictions portant sur les allégations santé des aliments. En France et en Europe, on peut dire dans une encyclopédie que les clous de girofle ont des propriétés antiseptiques mais pas sur une étiquette d’un pot de clous de girofles. On peut publier un livre « Agar agar, le secret minceur des japonaises » mais on peut pas dire sur un pot d’agar agar que c’est un aliment minceur. On peut publier un livre intitulé « anticancer » et lister des ingrédients ayant des effets anticancer (sirop d’agave, jus de grenade, graines de lin, fruits et légumes variés, …) mais on ne peut pas dire la même chose sur les étiquettes de ces produits. Pourquoi cette censure ? Je comprends que l’on veuille éviter les dérives mais pourquoi tout censurer ?
Curieusement, le Parlement Européen n’a pas souhaité vraiment reconsidérer cette question.
En attendant, je vais me consoler avec une cuillère de giacometta tant que je peux la déguster sans culpabiliser sur son taux de sucre.
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De la Giacometta à la graisse de palme ? Vite un brocolis au curcuma !
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